Premier message.

Épisode 1

Vous ne vous rappelez plus; mais « vous aussi », vous avez commencé à vous exprimer de cette manière.

Émouvant, mais pas très compréhensible au début. Ensuite, avec un peu de mimétisme et l’aide de vos parents, vous avez rendu vos messages plus précis et plus efficaces. Si cette nécessité vitale a mis quelques années, qui a encore conscience que ce mode de communication a été, dans un lointain passé, notre premier moyen de survie ?

Pour que nous soyons là, il a fallu des naissances dans les familles du paléolithique. Si l’on remonte de quelques centaines de milliers d’années, le confort n’était pas comme aujourd’hui, mais il fallait bien communiquer au sein des familles et des clans. C’était probablement de petites structures avec un minimum d’organisation pour pouvoir durer et faire face aux aléas de l’époque. Comprenez aussi que ce n’était pas invivable, car ils auraient tous disparu et nous ne serions pas là. Il y avait donc un besoin impératif de langage commun dans le clan.

Non, non, ce n’était pas le « français ». Du reste, l’écriture n’existait pas encore, mais il fallait bien mémoriser et synchroniser les expressions pour les mêmes actes ou situations afin que tous les membres de la communauté se comprennent.

Les petits clans pouvaient comporter quelques dizaines d’individus. À partir des différentes expressions personnelles de chaque individu, ils ont forcément fini par développer leur propre langage. Que ce soit pour le partage des tâches quotidiennes, l’élaboration et l’entretien des parties communes du lieu de vie, l’apprentissage de la collecte des ressources et la réponse, rapide et organisée, à des attaques extérieures si elles avaient lieu, le vocabulaire utilisé ne souffrait pas le doute et devait être très précis. Il en allait de la sécurité des membres et, en particulier des plus faibles. Il est facile d’imaginer que les enfants étaient aussi curieux que nous l’avons été. Comment leur représenter le danger d’un tigre à dents de sabre aux abords du village s’ils n’en avaient jamais vu ? L’émission des phonèmes correspondants à l’animal dans le langage adulte ne permettait pas à l’enfant de visualiser mentalement l’animal.

À partir de ces simples constats nous pouvons prétendre sans beaucoup de doutes que nos hommes préhistoriques savaient presque tous bien dessiner ce qu’ils voyaient. On vous l’a sûrement déjà dit : « Un bon dessin vaut mieux qu’un long discours! « . C’est peut-être l’origine enfouie de cette expression contemporaine. Mais c’était sûrement leur moyen de communication le plus précis.

Sans sortir des grandes écoles, il est facile de comprendre que des clans, isolés les uns des autres par leur zone de ressource alimentaire, pouvaient développer des langages au vocabulaire différent. Rien d’étonnant à cela, c’était encore le cas dans les villages de montagne isolé au siècle précédent. Les rencontres entre clans devaient alors poser des problèmes de mésentente.

À notre niveau, nous pouvons déjà sentir qu’une bonne compréhension était synonyme de sécurité et puissance, comme c’est encore le cas aujourd’hui.

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