Nous sommes en période d’élection. Les candidats veulent tous faire le « Buzz ». Ils ont pleins de nouvelles idées à vous proposer. Pourtant, à bien écouter, vous avez vraiment l’impression de les avoir entendues, sous une autre forme ou présentation. En fait, elles vous parlent ces idées. Et bizarrement, tous les candidats font état des mêmes propositions; enfin non, pas « tout à fait les mêmes », mais seulement dans l’absolu.
Au bout du compte, des campagnes qui valent des fortunes pour de prétendues idées qui reviennent en boucle avec des habits différents et ne vont pas casser trois pattes à un canard, c’est un peu du gâchis, vous ne trouvez pas?
De surplus, ils vous les imposent comme étant celles que vous voulez avoir alors qu’ils ne vous ont jamais rien demandé. Vous n’avez pas l’impression qu’ils se fichent de vous? Et avec votre argent, car leurs frais gigantesques seront remboursés par vos impôts.
C’est même grâce à ce processus qu’ils continueront, s’ils sont élus, à dépenser encore plus de richesses que les impôts ne génèrent en un an, amplifiant encore le déficit abyssal de l’état, source d’énormes intérêts pour les banques.
Essayons de voir comment ils procèdent afin d’être un minimum conscient de la manœuvre.
Au début du processus, ils fondent un parti (une grosse association en quelque sorte). Ils font ensuite l’inventaire des idées récurrentes de notre société et élaborent leurs propositions. Et comme ils sont assez imbus de leurs personnes, ils les décorent à leurs images pour les marquer d’une prétendue propriété intellectuelle. Malgré tout, pour des idées semblables, ils ne sont pas capables de s’entendre alors qu’en réalité, la société a besoin d’une bonne partie de l’ensemble de ces idées qui sont loin d’être les leurs.
Jusque là, vous pouvez constater que vous n’avez pas donné votre avis et on ne vous l’a pas demandé.
La phase suivante consiste à communiquer ce que vous devez connaitre et quand vous consultez les programmes de chaque candidat, vous voyez bien que les jeux sont faits.
Pourtant l’électeur que vous êtes et qui a le « devoir » d’aller voter, ne doit pas se sentir frustré. Et ce serait même mieux s’il semblait être à l’origine de ces idées sans jamais en avoir entendu parlé.
Alors voilà ce qui peut arriver.
Au hasard, un Candidat décide de construire un mur à la frontière.
Réaction d’un Électeur candide:
E: « Pourquoi un mur? »
C: « Mais pour se protéger et empêcher ceux de l’autre pays de venir, bien sûr. »
E: « Oui, mais on ne pourra plus sortir! »
C: » Il faut savoir ce qu’on veut (l’Électeur est en défaut)! Mais il y aura une porte et on ne fera entrer que ceux qui nous intéressent. «
E: » Qui nous intéressent ? »
C: » Et bien oui, ceux qui nous livrent les marchandises fabriquées derrière le mur, ceux qui ont assez d’argent pour le dépenser chez nous et ceux qui sont capables de développer des richesses dans notre pays. »
E: « Pourquoi les autres ne peuvent-ils pas entrer? »
C: « Ils ne sont intéressés que par notre système social et veulent vivre à nos dépends. »
E: « Ils n’ont pas de social chez eux? »
C: « Non, pas de RSA, pas de sécu, pas de travail, pas de logement non plus et j’en passe ! »
E: « Je ne comprend pas; s’ils nous livrent de la marchandise, c’est qu’ils travaillent! »
C: « Ceux qui travaillent, gagnent très peu et peinent à nourrir leurs familles. Mais ce sont les autres qui cherchent à venir. »
E: « Ceux qui restent sont exploités en somme ? »
C: « C’est un peu cela. »
E: « Alors, ils travaillent, sont exploités par leurs dirigeants et dans le même temps, ils génèrent du chômage dans notre pays. Il vaudrait mieux ne plus leur commander de produits! Et plus besoin de porte! »
C: « Ha, ce n’est pas si simple; les investisseurs qui les font travailler chez eux, sont souvent les anciens patrons des chômeurs de nos usines arrêtées. Ils sont puissants dans notre pays et ils financent notre parti. »
E: « Mais qui va financer la construction du mur ? Ceux de qui c’est l’intérêt ? »
C: « Il faut savoir ce que l’on veut, encore une fois. La protection de notre démocratie nécessite des efforts. Ce sont, bien sûr, les impôts des concitoyens qui vont payer le mur. »
E: « Dit d’une autre manière, ce sont ceux qui ont perdu leurs emplois qui vont participer à travers leurs impôts à la construction du mur pour que les dirigeants qui exploitent les travailleurs de l’autre coté du mur puissent vivre grassement? Je vous rappelle que ce sont ces mêmes personnages qui les ont mis au chômage. »
C: « Allez, ne soyez pas si mesquin; il faut bien aider les pauvres qui sont de l’autre coté pour ne pas qu’ils nous envahissent un jour. Et c’est ce que font les exploitants qui ont fermé les entreprises chez nous. Ils nous protègent en quelques sortes en les retenant chez eux grâce au travail. »
E: « C’est intéressant; Alors quand ils auront le plein emploi, il ne voudront plus venir chez nous et le mur ne servira à rien ? »
C: « Allons, ne vous méprenez pas et réfléchissez plus en avant. S’ils arrivent à fabriquer tout ce que nous faisions auparavant, nous n’aurons plus d’intérêt à le faire nous-mêmes et toutes nos usines fermeront. A ce moment là, beaucoup d’entre nous iront de l’autre coté chercher du travail. Le mur aura de nouveau toute son utilité. »
E: « le manège peut durer longtemps dans ces conditions. Pensez-vous vraiment que c’est la bonne solution? »
C: « Vous savez, en politique, il faut savoir rapidement prendre les bonnes décisions au bon moment et actuellement notre ami « Bouffi T.P. » fait 50% de remise sur ses murs en ciment. Vous ne voudriez pas que nous perdions cette importante somme d’argent par hasard ? »
E: » Non bien sûr. Je ne pense pas aux 50% de remise, mais plutôt aux 50% de dépense. Il serait peut-être plus intelligent de rapatrier le travail même si les produits deviennent plus chers. En augmentant les salaires de base, les citoyens pourraient continuer de les acheter. On aurait aussi moins de chômeur, plus d’impôts et pas de mur à construire. Il est vrai que cela ne ferait pas les affaires de « Bouffi T.P. » et de nos investisseurs dans l’autre pays. Vous aurez quelques amis en moins, mais des milliers d’électeurs en plus! Pour vous c’est le moment de savoir qui vous défendez vraiment! »
J’ai pris l’exemple d’un mur en pensant à Trump, mais n’importe quel sujet et d’aucune importance soit-il peut être mis en avant de cette manière. Il va finir par être une source de polémique, prendre une importance injustifiée et devenir incontournable chez ceux accrochés à la ligne du parti.
Maintenant, vous devez bien comprendre qu’il s’agit du débat (simulé) pour une seule proposition avec la réaction d’un seul électeur. Il existe 47 millions d’électeurs qui peuvent générer beaucoup d’opinions différentes dont certaines peuvent être très pertinentes. Alors quand un candidat prétend que tous les français sont d’accord avec ses propositions parce qu’ils sont venus l’écouter lors de ses réunions de campagne, dites vous bien qu’il est malhonnête dans son propos alors que le discours était à sens unique.
D’autant qu’ils n’ont pas qu’une seule proposition:
Mélanchon en présente 694: Comment ses propres électeurs peuvent prétendre toutes les connaître?
Zemmour, lui, c’est un dossier de 418 propositions.
Roussel a préparé 180 propositions.
Pécresse montre un projet de 163 propositions de « Je ferais… » et elle n’est pas Jupitérienne.
Jadot expose 134 propositions.
Lasalle présente 124 propositions.
Macron en détaille 108.
Dupon-Aignan en a 100 dans son dossier.
Le Pen détaille 77 propositions regroupées en 22 sujets.
Hidalgo est la moins disante avec 70 propositions seulement.
Alors ne vous laisser pas duper quand certains d’entre eux prétendent que les français (sous entendu « tous ») sont d’accords avec leurs propositions parce qu’ils sont venus les écouter lors d’une présentation et que quelques « Bénis Oui-Oui » sont les ont caressés dans le sens du poil à la fin de la séance.
Soyez aussi certains que ces plus de 2000 propositions ne sont pas uniques. Beaucoup sont redondantes et pour quelles raisons ce serait Pierre, Paul ou Jacques qui les mettrait en place? Les égos ne devraient pas avoir leur place dans ce débat. Une idée est bonne ou elle ne l’est pas et peut importe qui la réalise. Si au moins nous pouvions voter réellement pour des idées, cela éviterait de nous faire tromper par des candidats qui ne font pas le boulot par la suite.
Je verrai bien une équipe ou des équipes chargées de mettre en application les idées approuvées par le vote des citoyens.
Il va falloir manifestement trouver des systèmes d’élaboration d’idées plus collaboratifs que ce simili dictat des partis. Je ne prétend pas que la chose est facile; Pourtant, avec les moyens de communications qui vont presque aussi vite que la lumière, les algorithmes informatiques pour débroussailler le terrain, nous devrions pouvoir prendre la mesure du désir approché de l’ensemble des citoyens qui composent notre société et en sont la réelle richesse.