Faut-il toujours obéir ?
Socialement, nous avons tous intérêt à tirer les wagons dans le même sens ; C’est salutaire dans l’absolu. Mais de temps en temps ne devrions-nous pas ruer un peu dans les brancards face à certaines incohérences aux effets morbides ?
Il ne tient qu’à nous de signaler les aberrations pour faire progresser notre environnement dans le bon sens.
Prenons le cas du code de la route.
Depuis votre plus jeune age, vos parents vous ont enseigné la prudence lorsqu’il s’agissait de traverser un carrefour. Par précaution pour le trésor que vous représentiez à leurs yeux, ils ont régulièrement insisté pour que la procédure s’ancre dans votre esprit et deviennent une habitude. « Regardes à gauche avant de faire quoi que ce soit . » « C’est de ce coté que le danger arrive trop rapidement. » « et si une auto arrive, tu la laisses passer. » « S’il n’y a personne à gauche, regarde ensuite à droite car même si le véhicule est de l’autre coté, tu ne pourras traverser que quand il sera passé. »
Vous avez intégré ; vous avez toujours fait attention et c’est devenu un réflexe qui vous sert encore aujourd’hui.
En réalité, l’attention du chauffeur qui arrive sur votre gauche est attirée par le même réflexe inculqué par ses parents: il regarde à gauche et ensuite à droite. Il vous verra en dernier. Raison de plus pour attendre sagement et ne pas se mettre en travers de sa route.
Maintenant vous avez 18 ans , vous apprenez le code de la route. Et vous découvrez que les règles de bon sens ont été inversées comme si la problématique du danger était différente parce que vous êtes en voiture ! Vous avez le droit de traverser devant celui qui vient de gauche et il a l’obligation de vous laisser le passage même s’il ne vous voit qu’au dernier moment.
Le bon sens voudrait que l’on ne s’engage dans un carrefour uniquement quand il est vide. Mais la convention instituée en 1921 donne la priorité à ceux qui y rentrent et ferme la porte à ceux qui l’évacuent. C’est une réalité pour le moins ambiguë. Il faut dire qu’à l’époque, il n’y avait pas beaucoup de voiture ! La réflexion n’a pas été poussée trop loin et il fallait, sans doute, trancher pour établir un code de la route. En tout état de cause, cette règle donne le pouvoir à un conducteur d’encombrer un carrefour avec le véhicule qui vient de la gauche au risque de bloquer la situation. Cette notion est devenue tellement contestable qu’il a fallu définir un abus de priorité (abus de pouvoir).
C’est quand même dommage de conserver ces complications ; surtout dans un pays champion de carrefours giratoires qui fonctionnent de manière quasi parfaite. En réalité, ils sont gérés sous le principe de la « priorité à gauche » qui devrait être la règle des voies de circulation à droite.
Chaque année, le refus de priorité à droite génère encore des accidents mortels, mais personne ne bouge. Ou bien ceux de qui c’est la responsabilité d’améliorer la situation de notre pays, ne voient pas de problème ou s’en désintéressent malgré les indemnités ou les confortables salaires. Ou bien encore ceux du bas de la hiérarchie qui récupèrent les informations ne sont pas écoutés par leurs supérieurs qui bottent en touche pour éviter un surplus de travail. Et quel surplus de travail ! Il suffit de supprimer la priorité à droite et laisser passer le véhicule de gauche qui ne risque plus de vous percuter. Ainsi, on simplifie le code et au bout de quelques temps, plus aucun refus de priorité à droite. Quelque soit le nombre de voies qui partent du carrefour, qu’il soit simple comme avant ou giratoire comme maintenant, il peuvent tous être exploités avec cette même règle.
Je sais bien que tout le monde ne peut pas être d’accord avec ce développement.
Mais parmi ceux qui comprenne que le sujet est important parce qu’il fait des morts, combien vont avoir le courage de défendre leurs idées en discutant avec le plus de monde possible pour faire remonter l’idée?
Même si nos avis ne sont pas obligatoirement pris en compte par la suffisance de ceux qui ont le pouvoir, nous ne pourrons que nous sentir plus propres d’avoir attirer l’attention sur ce problème important.
Le schéma ci-contre montre quatre véhicules qui se présentent à un carrefour.
Dans le cadre d’une priorité à droite, chacun d’eux à le droit d’avancer jusqu’au milieu de la chaussée par le fait que celui de gauche doit le laisser passer.
Voilà ce qui se passe si chaque conducteur exige d’appliquer le droit que lui a octroyé le code de la route avec la « priorité à droite ».
En partant du carrefour présenté sur la première image, on simule la priorité à gauche; chaque véhicule ne peut traverser le carrefour qu’après avoir laissé passer le véhicule venant de gauche. Ainsi, le véhicule numéro 2 ne peut pas s’engager avant que le véhicule numéro 1 ne soit passé. Ce schéma représente aussi, même s’il n’en est pas un, l’équivalent d’un carrefour giratoire et la règle peut s’appliquer quelques soient le nombre de sorties.
Au contraire de l’exemple ci-dessus, le carrefour ne peut jamais être bloqué !
En cas de refus de priorité à gauche de la part du véhicule 2, le véhicule 1 a encore une demi largeur de chaussée pour minimiser ou éviter le choc.
C’est quand même dommage d’avoir codifié un trafic, qui a toujours augmenté, sans plus d’observations et sans aucune tentative d’en régler un des plus dangereux problème.
Il y a pourtant des exemples de circulation non codifiés légalement qui fonctionnent naturellement et presque mieux. Les centaines de milliers de croisement de skieurs sur les pistes enneigées de nos nombreuses stations ne génèrent pas autant de collisions. Le bon sens, qui veut que celui qui voit mieux le danger cède le passage à celui qui le voit mal ou pas du tout, a évité et évite toujours des centaines d’accidents.
Concernant la modification de la signalétique routière, il suffit de changer les panneaux de croisement prioritaire par des « laissez le passage » qui existe à l’entrée de tous les giratoires. Solution qui coûtera moins cher que les multiples modifications de panneaux de vitesse maximum qui changent presque quotidiennement.
Voici comment on pourrait simplifier le code de la route, conserver les réflexes inculqués dans notre enfance et diminuer le nombre de mort .
Si ce discours vous a plu et que vous l’adoptez, faites passer le lien par tous les moyens à votre convenance. Peu importe qui a eu l’idée, ce qui compte, c’est d’arrêter les bêtises…
Rester solidaires des bonnes actions ne peut que faire du bien à chaque individu!