C’est si souvent vrai !
Tous les ans notre pays fait l’inventaire des richesses créées par les français : environ 2 500 milliards d’euros pour l’année 2021. Une augmentation quasi constante depuis 1949 mis à part 2 incidents notoires en 2009 et 2020.
C’est le cumul des richesses produites par tous les travailleurs et par la gestion qu’en font les décideurs. Ce cumul sert à faire vivre les français et alimente les caisses de l’état. Nous pouvons nous demander si la répartition de cette richesse est bien idéale au sein de la société et permet à tous ceux qui la créent, de vivre correctement. C’est un minimum acceptable et ce devrait être un symbole de fierté de la part des élus qui gèrent notre pays.
Personne en devrait douter qu’ils soient attachés viscéralement à cet objectif. Surtout que les richesses représentées par ce P.I.B. ont été multipliées par 189 en 72 ans.
Mais alors comment se fait-il que les salaires les plus faibles perdent constamment du pouvoir d’achat, que le nombre de ceux qui sont en dessous du seuil de pauvreté augmente sans cesse et que les dirigeants et les gestionnaires de ce trésor national deviennent toujours plus riches ?
Le salaire médium de 50% des français ne dépasse pas 1 850 € et le salaire moyen est 38% plus élevé. En réalité, seulement un peu moins de 30% des salariés sont au dessus du salaire moyen de 2558€.
C’est essentiellement dans cette partie que se trouve l’ensemble des gestionnaires et des décideurs. Ce sont eux aussi qui déterminent ce que 70% de salariés doivent se satisfaire. Malgré l’augmentation constante des richesses du P.I.B. attribuable au travail des 70% les moins payés, ces derniers n’en profitent presque pas. Pire et difficile à comprendre, les plus bas salaires de cette tranche perdent du pouvoir d’achat à chaque réajustement du SMIC.
Depuis plusieurs années, ce réajustement est toujours plus faible que la progression du P.I.B. C’est vers la tranche des 30% que l’on octroie les meilleures progressions alors qu’ils en ont moins besoin.
Il n’y a pas de fumée sans feu et ce n’est pas un hasard si dans cette catégorie nous trouvons les décideurs et les gestionnaires politiques des finances de l’état et de la société.
Là, l’efficacité de gestion financière dont ils se parent dans les discours ne suffit pas à cacher le désastre : Ils osent accumuler 3 000 milliards d’euros de déficit pour notre pays. Le pire réside dans le fait incorrigible qui amplifie le phénomène : c’est qu’ils s’attribuent toujours des millions de défiscalisation pour bons « enrichissements personnels » (j’abuse un peu, il fallait lire « investissement citoyen »).
Il ne semble pas y avoir d’urgence pour combler cet énorme trou dû à l’efficacité de gestion financière qu’il revendique depuis plusieurs dizaines d’années.
Mais ils ont peut-être trouvé une astuce, à première vue, bien sûr !
Écoutez bien : c’est un fait de grande actualité. Notre système de retraite risque d’être déficitaire en 2030 d’environ 17 milliards d’euros. Il faut donc prendre les devants, et c’est là que le gros poisson surgi. Une urgence absolue pour nos décideurs.
Bien plus impérative que les 3 000 milliards de déficit actuel du pays qui deviendront environ 4 500 milliards en 2030 s’ils continuent leur excellente gestion.
C’est quand même étrange de se focaliser sur un petit 17 milliards alors qu’une montagne de 4 500 milliards de dettes nous pend au nez dans 7 ans ?
Mais qui est-ce qui fabrique la richesse dans ce pays, les « décideurs-gestionnaires » ou les « travailleurs » ?
Ne vous méprenez pas, ils le savent parfaitement, ne serait-ce parce qu’ils en profitent pleinement.
Et en faisant travailler tout le monde deux ans de plus, ils sont sûrs que les 70% de travailleurs vont continuer d’enrichir les 30% de gestionnaires et décideurs.
C’est aussi 5 000 milliards d’euros (P.I.B. 2021) de plus à l’horizon 2066, sans compter l’inflation.
Cela pourrait être un objectif remarquable auquel il faudrait adhérer… mais comme ils ne veulent pas attaquer le renflouement du déficit, nous serons probablement à plus de 10 000 milliards d’euros en 2066 et il en manquera encore 5 000.
Mais je ne pense pas que cette idée les a effleurés.
Quand à la retraite, personne ne doit être aussi naïf par rapport aux éléments présentés avec aussi peu de consistance. Le montant des indemnités ne dépendra toujours que du montant des salaires accumulés. Il n’y aura que de meilleurs salaires pour générer de meilleures indemnités.
Et les esprits conservateurs, qui vont argumenter une trop grosse inflation, vont devoir réviser leur copie.
En réalité, ce n’est pas l’augmentation des plus bas salaires qui est responsable d’inflation, c’est la « sur-indexation des plus hauts salaires » dans la tranche des 30% qui est responsable à 90% de cette inflation comme le démontre le dossier que vous pouvez télécharger en cliquant sur le lien.
Si l’on veut résoudre une partie de ces problèmes, il faut d’abord commencer rapidement par plancher sur un meilleur partage des richesses dégagées par le travail de tous (des riches comme des pauvres).
Une autre chose importante et facile à comprendre dans la lecture du dossier, les ressources ne doivent plus être augmentées en %, mais en valeur fixe pour tous, correspondant à une partie de la progression du P.I.B. Et on ne doit plus permettre à qui que ce soit de se soustraire à l’impôt par de la défiscalisation, du moins pas en présence d’un si gros déficit.
Là, c’est une question d’honnêteté intellectuelle… Mais tout ce beau monde, est-il honnête, surtout quand les sénateurs qui veulent supprimer les régimes spéciaux des retraités ne parlent pas de toucher à leur propre régime ?
Il est étrange que les journalistes, soient complètement absents de ces remarques qui manquent de servilité à l’attention des élus. Peut-être ne veulent-ils pas cracher dans soupe, eux aussi font probablement partie de la tranche des 30% dont nous avons parlé plus avant. Et puis peut-être, craignent-ils le courroux des financiers qui maîtrisent leurs revenus.
Dans tous les cas, plus c’est gros… plus ça passe !
Allez, je vais vous faire une confidence « vulgaire » : y’en a marre des bourrins et des bénis oui-oui qui ne veulent pas s’informer un minimum et réfléchir. Et il est sûr que je préfère voter blanc plutôt que pour de faux intellectuels qui ne savent que s’écouter bien parler. Le vote blanc, c’est mon 49.3 à moi !
Quand est-ce que nous allons arrêter les conneries ?
Si seulement les plus courageux voulaient faire passer le message …
Michel Suire